Pour les neuf premiers mois de 2019, les investissements en capital-risque dans les jeunes entreprises innovantes des smart grids, du stockage par batteries et de l’efficacité énergétique ont augmenté de 54 % : plus de 2 milliards de dollars, contre 1,3 milliard de dollars investis au cours de la même période en 2018.
Selon le cabinet Mercom Capital, le financement en capital-risque dans les nouveaux acteurs du stockage par batteries aurait doublé au cours des neuf premiers moins de 2019 : 1,6 milliard contre 789 M$ en 201). Le financement en capital-risque des startups des smart grids aurait diminué (passant de 194 M$ en 2019 à 264 M$ en 2018), alors que celui des startups d’efficacité énergétique serait demeurait stable : 268 M$ en 2019 (265 M$ en 2018).
Un record d’investissements largement imputable aux fonds corporate
Selon Simon Bennett, analyste auprès de l’Agence Internationale de l’énergie (et l’un des auteurs du rapport annuel World Energy Investment), ce « niveau record d’investissement dans des startups des technologies énergétiques en 2019 » repose, pour une large part, sur les fonds d’investissement corporate (Corporate Venture Capital, CVC) dont se dont dotés, depuis quelques années, un grand nombre de groupes industriels.
Dans une note publiée sur EnergyPost.eu, Bennett souligne que « ces investissements ne proviennent pas uniquement des entreprises du secteur de l’énergie : ils proviennent majoritairement d’entreprises du numerique et de la mobilité. L’implication croissante de ces entreprises dans le développement des technologies énergétiques reflète un effacement des frontières entre « energeticiens traditionnels » et « non-traditionnels ».
Les capteurs numériques, les batteries, les véhicules électriques et les algorithmes intelligents sont parmi les principaux bénéficiaires des transactions de capital-risque qui auraient atteint plus de 4 milliards de dollars en 2019. « C’est plus que la totalité de 2018 et près de trois fois plus que la moyenne de 2012-2015 ».
« L’objectif de ces investissements est d’en apprendre davantage sur une technologie, d’acquérir du capital humain ou d’établir une relation avec le propriétaire de la technologie. Cette approche coûte moins cher et comporte moins de risques que le développement d’une technologie en interne, surtout quand le paysage technologique est incertain, comme c’est le cas aujourd’hui dans de nombreux segments du système énergétique. Cette approche est souvent utilisée par les fondsd’investissement corporate pour des technologies qui ne font pas partie des compétences de base de l’entreprise ».
Les données les plus récentes, observe Tony Bennett, « révèlent toutefois que les étapes d’investissement les plus précoces et les plus risquées (série A et série B) ne représentent que 10 % du total des montants investis par les fonds corporate en 2019, le reste étant constitué de capital-investissement et de prises de participation dans les derniers stades de développement de la startup». Bennett, mentionne, à titre d’exemples, les investissement de Johnson Controls dans Carbon Lighthouse (efficacité énergétique), de Volkswagen, Siemens, Vestas et Vattenfall dans Northvolt (batteries) et de Daimler et Amperex dans Sila Nanotechnologies (batteries).
Les énergéticiens n’hésitent plus à investir dans les startups à un stade précoce
Alors que les fonds corporate ont tendance à privilégier les prises de participation dans des startups déjà parvenues à un stade avancé de leur développement, les énergéticiens traditionnels joueraient désormais un rôle plus important dans le financement précoce des startups : au stade initial. Environ la moitié des capitaux investis dans des startups énergétiques en phase de démarrage provenait en 2019 d’énergéticiens traditionnels. Bennett mentionne, à ce propos, les investissements de Statkraft dans Metron Labs (IA et analyse de l’énergie), d’Iberdrola dans Wallbox, (recharge electrique intelligente) ou de Tepco dans Zenobe Energy (stockage d’énergie).
Les investissements en capital-risque dans des startups de technologies énergétiques en phase initiale ou précoce (amorçage, Série A et Série B d’une valeur inférieure à 50 M$) auraient ainsi atteint 2 milliards de dollars pour les seuls six premiers mois de l’année 2019.
Sources :
Tony Bennett : Non-energy firms lead investments in clean energy start-ups
Battery Storage, Smart Grid, and Efficiency Companies Raise Over $2 Billion in VC Funding in 9M 2019
Agence Internationale de l’energie : World Energy Investment 2019