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Premiers enseignements du projet Smart Grid Vendée


Publié le 18 Octobre 2018



Près de 5 ans après son lancement, le projet Smart Grid Vendée, sest achevé officiellement le 15 septembre 2018. Mené par le Sydev et doté dun budget de 28 millions deuros, dont 9,5 millions deuros par lAdeme dans le cadre des Investissements davenir, le projet Smart Grid Vendée figure parmi les plus importants démonstrateurs en Europe.

Cérémonie de clôture du démonstrateur – Crédits : Think Smartgrids

L’objectif de Smart Grid Vendée était « de tester les nouveaux concepts associés à une optimisation des réseaux publics de distribution, concertée et partagée par lensemble des parties prenantes du système électrique ». Smart Grid Vendée visait « à montrer la pertinence et la viabilité de nouveaux modèles daffaires en prenant en compte les aspects techniques, économiques et sociétaux ». L’optimisation aux échelles régionale et locale nécessitait « une coordination renforcée en amont (planification, gestion prévisionnelle) et en temps réel entre les acteurs, basée sur de nouvelles interfaces et de nouveaux systèmes dinformation et de calculs ».

Piloté par le Sydev (syndicat départemental d’énergie et d’équipement de la Vendée) le consortium associait depuis l’origine Enedis, RTE, Engie Ineo, Legrand, Actility, General Electric et le Cnam (Conservatoire national des arts et métiers).

Les partenaires du projet ont installé des capteurs, développé une architecture numérique dédiée, conçu une plate-forme d’agrégation de données, piloté les équipements à distance via des actionneurs et au final connecté 40 commandes d’éclairage public, 120 bâtiments publics, 7 usines de production d’eau potable, 4 parcs éoliens, 37 centrales photovoltaïques. En parallèle de l’expérimentation, 66 ingénieurs en génie électrique recevaient une formation « Smart Grid » en apprentissage à la Roche-sur-Yon.

Les partenaires du projet étaient réunis aux Sables-d’Olonne le 7 septembre pour dresser le bilan de ce réseau électrique intelligent à l’échelle du département. Ils avaient scénarisé ce bilan sous la forme théâtrale d’un procès. Tour à tour, les professionnels et les responsables furent appelés à la barre de ce procès fictif pour présenter les enseignements de l’expérimentation.

Expérimenter la flexibilité à grande échelle

Le dispositif a permis de connaître en temps réel les consommations énergétiques du territoire et les productions locales d’énergies renouvelables, d’intégrer ces dernières dans les réseaux grâce aux données collectées. Pour Philippe Monloubou, président du directoire d’Enedis, ce démonstrateur « a fourni des livrables, tels que des logiciels de régulation automatique de tension sur les réseaux, qui devraient être maintenant déployés au niveau national ». Pour Jean-Sébastien Dunand, d’Engie Ineo, « ce démonstrateur nous a permis de développer une fonctionnalité inédite sur notre solution Smartéo, conçue pour piloter des capteurs capables de suivre le rendement dune station photovoltaïque, des armoires déclairage public et le monitoring dune installation industrielle. En loccurrence, celleci permet danalyser et dagir directement sur le pilotage de bâtiments publics ou de réverbères, en cas de contrainte sur le réseau pour satisfaire aux conditions de leffacement ».

Acceptabilité sociale

Au-delà des seules expérimentations techniques, une équipe de chercheurs du CNAM avaient été mandatés pour étudier l’acceptabilité sociale de la démarche Smart Grids auprès des élus, des gestionnaires de bâtiments publics et de leurs usagers. Il s’agissait, notamment, comprendre dans quelle mesure les contraintes d’effacement pouvaient entraîner des rejets. « Si les effacements de chauffage et deau chaude sanitairecestàdire le report ou le décalage des consommationsont été généralement peu perçus, les usagers sont avant tout sensibles à la maîtrise des consommations, le plus souvent liées au confort thermique des bâtiments et à la performance des installations » concluent les chercheurs du CNAM. « Nos concitoyens nont aucune notion de ce quest le Smart Grid, ni de ce quon était en train de faire avec Smart Grid VendéeNous avons un travail daccompagnement à faire pour que les gens sapproprient mieux les solutions » concèdent les responsables du SyDEV.

La plupart des équipements déployés devraient néanmoins rester opérationnels. Des tests vont en effet se poursuivre sur le territoire vendéen dans le cadre de Smile, au travers duquel, les enseignements de Smart Grid Vendée serviront à plus grande échelle jusqu’en 2020.

Enedis inaugurait d’ailleurs, il y a quelques mois en Vendée, ses premières offres de raccordement intelligent (ORI) : celles-ci garantissent un raccordement plus rapide et économique de sites de production d’énergies renouvelables sur le réseau, en échange de limitations temporaires de production.

ITEMS International pour Think Smartgrids