Dans le prolongement du projet européen Itesla, qui développe des méthodes pour aider les opérateurs d’électricité à évaluer la sécurité du réseau paneuropéen de transmission d’électricité, et de son prolongement IPST, un logiciel libre pour les réaliser des simulations, le gestionnaire de réseau RTE s’associe au projet LF Eenergy dans le cadre de la Fondation Linux.
LF Energy se donne l’objectif d’accélérer la transition énergétique, via le passage à la mobilité électrique et aux capteurs et dispositifs connectés, tout en modernisant et en protégeant le réseau.
Outre RTE, LF Energy compte parmi ses membres fondateurs l’Electric Power Research Institute (EPRI), l’association Entso-e, qui réunit les gestionnaires de réseaux de transport d’électricité en Europe, et l’Université américaine Vanderbilt.
La LF Energy et ses membres apportent ou travaillent d’ores et déjà autour de quatre projets :
- OperatorFabric : une plate-forme d’exploitation de réseau extensible et flexible qui offre une gestion stratégique de l’information grâce à une approche modulaire pour les applications, de nouvelles fonctionnalités faciles à ajouter et des API ouvertes,
- Let’s Coordinate : une extension de Operator Fabric qui permet à des gestionnaires de réseaux de se coordonner au-delà des frontières nationales ou régionales (communication, workflow),
- PowSyBl : des composants modulaires réutilisables qui forment une plate-forme de calcul haute performance qui permet de modéliser des réseaux,
- RIAPS (Resilient Information Architecture Platform for Smart Grid) : une architecture de plate-forme pour les réseaux intelligents fournit des services de base. Créé à l’Institute for Software-Integrated Systems de la Vanderbilt University, et financé par l’Advanced Research Projects Agency for Energy (Arpa-E) du département américain de l’Énergie, Riaps permet aux logiciels de contrôle du réseau intelligent de fonctionner de manière fiable.
RTE participe déjà à trois d’entre eux. Cette démarche Open Source n’est pas nouvelle pour RTE qui avait publié le code-source de PowSyBl et annonce la publication prochaines d’autres codes sources comme celui de son outil de simulation Antares.
Selon RTE, « si la numérisation est bien la clé de la création d’un réseau qui peut favoriser la transition vers le numérique et vers un avenir énergétique faible en carbone (…), aucune entité ne peut à elle seule créer, tester et mettre à l’échelle le code nécessaire pour donner réalité à ce réseau ». Selon RTE, le secteur de l’énergie doit désormais « se tourner, comme d’autres industries, vers l’Open Source. La plupart des industries fonctionnent aujourd’hui principalement sur des modules de code Open Source, avec des standards ouverts et des API ouvertes, qui peuvent être exploitées, construites, testées et améliorées par une communauté mondiale de développeurs ».
RTE annonce trois autres motifs pour ce basculement vers l’open source : celui-ci « offre un cadre éprouvé pour la collaboration, l’innovation et la transparence… Il apporte de l’agilité à l’entreprise, tout en préservant la propriété intellectuelle, par la standardisation, la routinisation et l’automatisation des processus, en réduisant la concurrence pour les composants partagés… Le code source ouvert est plus flexible, moins cher et plus sûr que toute autre alternative ».
ITEMS International pour Think Smartgrids