Actualités
Des stratégies collectives pour développer l’Intelligence artificielle appliquée à l'énergie.
Un rapport d’études de deux élèves de l’EM Lyon Business school donne des recommandations aux acteurs de la filière française de l’Intelligence Artificielle appliquée au secteur de l’énergie. Ce projet de fin d’études préconise l’adoption de « stratégies collectives » entre les acteurs de l’IA et ceux de l’énergie pour favoriser l’innovation et faire face à une concurrence internationale de plus en plus féroce.
Soutenu par Think Smartgrids, le projet de fin d’étude intitulé « Stratégies collectives en Intelligence Artificielle appliquée à l’énergie » a été complété en juin dernier par deux élèves de l’EM Lyon Business school, Mélanie Flament et Carine Pegouret. Il dresse un état des lieux de la filière française de l’Intelligence Artificielle (IA) appliquée au secteur de l’énergie, et donne des recommandations aux acteurs de la filière pour développer leur compétitivité dans un secteur international dynamique mais instable.
L’IA a la capacité de répondre à de nombreux enjeux auxquels fait face le secteur de l’énergie actuellement : libéralisation des marchés, transition énergétique ou émergence du « consom’acteur » et de nouveaux modèles d’autoconsommation ou d’autoproduction. Elle peut être utilisée dans toute la chaine de valeur de l’énergie et permettre une optimisation de la gestion des smart grids.
Aujourd’hui, la filière française de l’IA pour l’énergie a du potentiel pour s’élever au rang de leader mondial grâce à un dynamisme porté par l’action de leaders historiques du secteur, au soutien de l’Etat et à un écosystème fourni de startups. Néanmoins, la technologie de l’IA, encore peu mature, s’est développée de façon inégale entre les acteurs de la filière. C’est pourquoi ce rapport préconise l’adoption de « stratégies collectives » entre les secteurs de l’IA et de l’énergie, afin d’innover et de développer leur compétitivité à l’international. Si de telles stratégies collectives existent déjà, à l’image de Think Smartgrids, il existe encore un manque de synergies à l’échelle de la filière française. Il s’agit donc pour celle-ci de développer davantage ces stratégies et d’être soutenue pour faire face à la concurrence et saisir les opportunités sur les marchés européens et internationaux.
La France pourrait prendre exemple sur la Chine ou les Etats-Unis qui possèdent des atouts de leaders mondiaux à travers des écosystèmes d’acteurs puissants, des stratégies nationales d’envergure, une forte capacité à lever des fonds et d’importantes ressources (quantité de données accessibles, infrastructures, formation, attraction de talents) ; mais aussi s’inspirer de projets tels que Smart Network en Allemagne pour sa synergie dans la filière, de NEDO au Japon pour ses alliances nationales agissant sur projets internationaux, ou du Royaume-Uni pour son puissant écosystème de startups.
Ce projet d’étude se conclut en établissant six recommandations pour la filière française de l’IA appliquée à l’énergie. Il s’agit de mettre en place :
- « Un plan de structuration de la filière française ;
- Une stratégie collective commerciale en soutien à l’exportation de la filière ;
- Un programme de développement des synergies à l’échelle européenne ;
- Un plan de soutien au transfert technologique et aux SATT ;
- Une campagne de familiarisation et de formation à l’IA ;
- La construction d’un modèle européen des GAFAM. »
Si de futures analyses pourront être les bienvenues pour approfondir ou compléter ces recommandations, ce projet de fin d’études donne déjà des pistes sérieuses et nécessaires pour contribuer au développement de l’IA dans l’énergie, une technologie incontournable pour renforcer l’évolution des smart grids et permettre à la France de prendre une place de leader mondial dans ce secteur.