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Nouvelles initiatives autour du partage et de la structuration des données énergétiques


Publié le 14 Juin 2023



La loi pour une république numérique puis le décret d’application de l’article 179 de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte (TECV) ont consacré en 2015 l’ouverture des données énergétiques. Alors qu’Enedis devenait le premier distributeur d’électricité européen à proposer en open data des données énergétiques agrégées, l’Agence ORE (Opérateur de Réseaux d’Energie), qui regroupait 122 distributeurs, et ODRÉ (Open Data Réseaux Énergies) mettaient à disposition des centaines de jeux de données et de datavisualisations, permettant à de nombreux acteurs de la filière smart grids de proposer de nouveaux services pour la transition énergétique et la maîtrise de la consommation d’énergie.

« Plusieurs projets remarquables de plateformes et observatoires émergent pour accéder à ces données. Cependant, cette logique de l’offre est loin de croiser celle de l’usage et de l’appropriation massive et systématique de ces données à des fins de transition écologique. (…) Les Collectivités locales, propriétaires des réseaux de distribution d’électricité, ont elles aussi un rôle important à jouer, non seulement en tant qu’aménageurs du territoire, mais aussi comme relais de communication, d’information et de sensibilisation, aussi bien auprès des particuliers que des entreprises sur leur territoire ». (Think Smartgrids : Guide pour le déploiement des smart grids dans les territoires, 2023).

Vers une standardisation des données géolocalisées autour des énergies renouvelables

Le Conseil national de l’information géolocalisée (CNIG) a lancé en 2022 un cycle d’ateliers sur les données géolocalisées pour la planification écologique. Un atelier travaille plus spécifiquement sur les données relatives aux énergies renouvelables, dans une double perspective de coordination et de standardisation : « La standardisation est incontournable pour pouvoir échanger, et partager des référentiels communs aux différentes énergies renouvelables (…) Le but sera de faire un standard de donnée commun à toutes les énergies vertes puis des standards spécifiques à chaque énergie ».

Un portail cartographique des énergies renouvelables

La loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables prévoit que les collectivités locales définissent des zones d’accélération pour le développement des énergies renouvelables sur leurs territoires. A cette fin, le ministère de la Transition énergétique, le Cerema et l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) ont mis en ligne un portail cartographique. Disponible en version bêta, il sera complété par de nouveaux jeux de données dans les prochains mois. Des outils d’accompagnement seront également mis en ligne (tutoriels, vidéos…).

France Data Réseau mutualise les données autour de l‘éclairage public et des bornes de recharge

Territoires d’Energie (ex-FNCCR) et quatre partenaires techniques lancent une plateforme collaborative permettant aux collectivités de partager leurs données liées aux activités des services publics locaux en réseau. « Ces données doivent permettre à terme de générer des indicateurs fiables favorisant la connaissance et la gestion des infrastructures, la planification de travaux et la prédiction des incidents : l’objectif est de démontrer que la mutualisation et l’exploitation de ces données permettent d’améliorer la gestion des services publics. Cette expérimentation doit préfigurer une ouverture à l’ensemble des territoires ».

Cette plateforme, baptisée France Data Réseau, porte notamment sur le domaine de l’éclairage public (avec sept groupements de collectivités, gestionnaires de quelque 771 000 points lumineux) et sur les données de localisation des bornes de recharge électriques : trois groupements de collectivités (syndicats) responsables de 850 points de charge doivent ainsi bâtir une nomenclature commune afin de mieux identifier les équipements, d’améliorer l’accès aux bornes pour les usagers et de définir les futures zones à desservir.

Des indicateurs territoriaux de développement durable pour suivre le développement des énergies propres

Pour éclairer les démarches territoriales de développement durable, l’Insee et le service statistique du Ministère de la Transition écologique se sont associés pour mettre à disposition un ensemble d’indicateurs cohérent avec les 17 objectifs de l’agenda 2030 des Nations Unies. Ces indicateurs sont disponibles sous forme de graphiques, de tableaux ou de cartes : ils permettent une approche régionale, départementale et communale. Parmi cette batterie d’indicateurs, tenus à jour et actualisés régulièrement, trois indicateurs (consommation finale d’énergie par secteur, par énergie et par unité de PIB, Production d’énergie par source, Infrastructure de recharge de véhicules électriques) documentent l’Objectif n° 7 de l’agenda : « Énergies propres et d’un coût abordable ». Une application, baptisée ODDetT (pour Objectifs de Développement Durable et Territoires) met à disposition les graphiques et cartographies de ces indicateurs territoriaux à différents niveaux géographiques, du communal au national.