Lors de la COP 25 à Madrid, les chefs d’Etat et de gouvernement des 28 se sont réunis pour un Conseil européen les 12 et 13 décembre 2019, et ont donné leur aval, malgré les réticences du président polonais, à l’objectif formulé par la Commission européenne au travers de son Green Deal européen : parvenir à une neutralité carbone vers 2050.
Alors que la production et la consommation d’énergie représentent plus de 75 % des émissions de gaz à effet de serre de l’UE, la décarbonation du système énergétique européen est présentée comme une des priorités du Green Deal, grâce à « un marché de l’énergie de l’UE pleinement intégré, interconnecté et numérisé ».
Sous la direction de sa présidente, Ursula von der Leyen, la Commission a pour ambition de faire de l’Europe le premier continent neutre en carbone et le leader mondial du développement durable, avec une réduction de plus de 50% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Pour parvenir à cet objectif, le Green Deal, qui n’est pas sans rappeler le Green New Deal porté par une partie des élus démocrates américains, fait état, outre la décarbonation du système énergétique européen, de trois priorités intéressant les smart grids.
La première concerne le secteur de la mobilité, le secteur des transports devant drastiquement réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 90% d’ici 2050.
Le transport routier représente à lui seul près de 72% de ces émissions. La commission européenne, pour remédier à cela, a précisé qu’elle présenterait et fixerait en 2021 l’application d’un taux plus sévère sur la pollution des voitures.
Il devient ainsi primordial pour les entreprises comme pour les particuliers d’accélérer leur transition énergétique en développant et en favorisant le smart charging, le Vehicle-to-grid et le passage au numérique avec notamment l’automatisation de la mobilité et l’essor des « systèmes intelligents de gestion du trafic routier. »
La question de la construction et de la rénovation des bâtiments est également présentée comme une priorité. La numérisation apparaît comme un des principaux leviers mentionnés par le Green Deal pour améliorer les performances énergétiques des bâtiments.
Le développement des compteurs intelligents et de l’IoT apparaît ainsi comme un moyen d’optimiser et de réduire les consommations d’énergie, tout en valorisant le rôle des consommateurs.
Enfin, en janvier 2020 un plan d’investissement de près de 1000 milliards d’euros sur 10 ans sera présenté, afin d’aider les Etats membres dans leur transition énergétique et en particulier les plus démunis.
Il faudrait que ce fonds serve à financer les besoins des Etats en termes de formation de travailleurs hautement qualifiés capables de s’intégrer dans ce secteur renouvelé de l’énergie.
Il sera également nécessaire que le green deal propose, par le biais de ce plan, des financements pour que les infrastructures des réseaux électriques, qui sont au cœur du système énergétique, puissent être digitalisées dans leur ensemble et suffisamment robustes pour s’adapter aux nouveaux usages.
Le déploiement des réseaux électriques intelligents apparaît alors comme une condition sine qua non d’une transition énergétique réussie.
En effet, les « smart grids », qui permettent l’intégration massive des énergies renouvelables et le développement de nouveaux usages individuels et collectifs en matière de consommation d’énergie, ont pour corollaire une réduction des émissions de CO2, produites en grande majorité par les villes, particulièrement énergivores.
En conclusion, la Commission entend par son green deal, fixer un cadre à cette révolution écologique, afin d’encourager les Etats membres à agir contre le changement climatique, qui lui, ne connaît pas de frontières.
Sources :
https://ec.europa.eu/info/strategy/priorities-2019-2024/european-green-deal_fr