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Climat : énergies renouvelables et réseaux intelligents sont des leviers importants selon le GIEC
Dans son troisième rapport sur les solutions dites « mesures d’atténuation » au changement climatique, le groupe intergouvernental d’experts sur le climat (GIEC) souligne le rôle de l’électrification, de l’efficacité énergétique et de l’accroissement des énergies renouvelables.
« Si des mesures d’atténuation renforcées ne sont pas prises dans les années à venir afin de diminuer fortement les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, le réchauffement planétaire dépassera les 1,5 °C dans les décennies suivantes et provoquera la perte irréversible des écosystèmes les plus fragiles ainsi que des crises à répétition au sein des populations et des communautés les plus vulnérables ».
Après un premier rapport qui mettait en lumière l’accélération du réchauffement, un second qui recensait les impacts souvent irréversibles du changement climatique sur la population et les écosystèmes, le troisième rapport, qui vient d’être rendu public, détaille l’éventail des solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, le monde doit réduire les émissions annuelles de CO2 de 48 % d’ici à 2030 et atteindre un niveau net nul d’ici à 2050, tout en réduisant les émissions de méthane d’un tiers d’ici à 2030 et en les divisant presque par deux d’ici à 2050. L’usage du charbon doit être totalement stoppé et ceux du pétrole et du gaz réduits de 60% et 70% d’ici à 2050 par rapport aux niveaux de 2019.
Dans les scénarios d’atténuation, les experts du GIEC mettent en avant l’électrification, l’efficacité énergétique et l’accroissement des énergies renouvelables. « Parmi les autres changements rapides nécessaires en zone urbaine figurent la démotorisation et la décarbonation des transports, incluant la multiplication des véhicules électriques et l’expansion des appareils à haut rendement énergétique ».
Les experts du GIEC pointent, dans le « Résumé à l’intention des décideurs », des innovations techniques et sociales « qui peuvent aider à contenir le réchauffement à 1,5 °C grâce à la mise au point, par exemple, de réseaux électriques intelligents, de techniques de stockage de l’énergie et de technologies polyvalentes telles les technologies de l’information et de la communication, dont l’emploi permet de réduire les émissions ».
Le rapport qui accompagne et documente le « Résumé à l’intention des décideurs » évalue, détaille et chiffre l’éventail des solutions.
Les énergie solaire et éolienne désormais compétitives par rapport à la production d’énergie fossile.
De 2010 à 2019, les coûts unitaires de l’énergie solaire (85 %), de l’énergie éolienne (55 %) et des batteries au lithium-ion (85 %) ont, soulignent les experts du GIEC, diminué de manière soutenue, et leur déploiement a fortement augmenté, par exemple de plus de 10 fois pour l’énergie solaire et de plus de 100 fois pour les véhicules électriques (VE), avec des variations importantes d’une région à l’autre.
En 2020, les « coûts actualisés de l’énergie » (LCOE) des quatre technologies d’énergie renouvelable pourraient concurrencer les combustibles fossiles dans de nombreux endroits.
Des systèmes électriques alimentés majoritairement par des énergies renouvelables sont de plus en plus viables.
Dans certains pays et régions, les systèmes électriques sont déjà alimentés principalement par des énergies renouvelables. Il sera plus difficile d’alimenter l’ensemble du système énergétique avec des énergies renouvelables. « Même si des défis opérationnels, technologiques, économiques, réglementaires et sociaux subsistent, diverses solutions systémiques permettant d’intégrer une part importante d’énergies renouvelables dans le système énergétique ont vu le jour ».
« Un large éventail d’options, telles que l’intégration des systèmes, le couplage des secteurs, le stockage de l’énergie, les réseaux intelligents, la gestion de la demande, les biocarburants durables, l’hydrogène électrolytique et ses dérivés, et d’autres, sera finalement nécessaire pour intégrer une part importante d’énergies renouvelables dans les systèmes énergétiques ».
Des investissements considérables
Il faudra multiplier par six les investissements annuels dans les technologies à faibles émissions de carbone et dans l’efficacité énergétique a l’horizon 2050 par rapport à 2015.
Tenir l’objectif de +1,5°C nécessitera des investissements supplémentaires dans le domaine de l’énergie, pour la période 2016-2050, estimés, en moyenne annuelle, à environ 830 milliards de dollars. « Pour cette même période et les mêmes trajectoires, le total des investissements annuels moyens est de 1 460 à 3 510 milliards de dollars pour ce qui est de l’offre en matière d’énergie et de 640 à 910 milliards de dollars pour ce qui est de la demande en matière d’énergie ».
Les investissements totaux liés à l’énergie seraient supérieurs d’environ 12% dans les trajectoires d’émissions axées sur l’objectif de 1,5 °C par rapport aux trajectoires d’émissions axées sur l’objectif de 2 °C.
Source : IPCC-GIEC : Climate Change 2022: Mitigation of Climate Change
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