L’association professionnelle Think Smartgrids et EY Parthenon publient une étude sur l’évolution du marché des smart grids en France entre 2020 et 2030. Avec une augmentation de 20% par an en moyenne sur la période, l’étude estime que ce marché atteindra 6 Md€ en 2030 et représentera 60 000 emplois à cet horizon. Ces perspectives prometteuses de croissance pour la filière française des réseaux électriques intelligents sont principalement tirées par l’essor du marché des véhicules électriques et des bornes de recharge intelligentes, ainsi que par les besoins croissants d’intégration et de pilotage des énergies renouvelables et de stockage associé.
Les smart grids, en ajoutant des solutions d’intelligence numérique au système électrique, sont au cœur de la transition énergétique. Ils permettent en effet l’intégration des énergies renouvelables et de la mobilité électrique en améliorant la flexibilité et le pilotage du réseau. Ils permettent de faire converger l’ensemble des acteurs afin d’optimiser les flux d’électricité de la production jusqu’à la consommation, ou encore d’améliorer la gestion des actifs et le dimensionnement des réseaux électriques.
Pour cette étude, le marché des smart grids a été segmenté en quatre grands domaines couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur du système électrique (production, transport, distribution, et consommation), et regroupant onze cas d’usage. Alors que les segments transport et distribution d’électricité ont déjà atteint une certaine maturité, notamment avec le déploiement des compteurs communicants Linky, le segment consommation affiche une croissance soutenue et durable de 27% par an en moyenne, portée essentiellement par le développement de la mobilité électrique. L’installation de bornes de recharge intelligentes liée à l’augmentation exponentielle des véhicules électriques devrait en effet connaître une envolée de +61% par an, passant de 21 M€ en 2020 à 2,5 Md€ en 2030. Le segment production, recouvrant le stockage, la flexibilité des moyens de production et le pilotage et l’intégration des énergies renouvelables, devrait également progresser fortement (+23%/an), passant de 241 M€ à 1,9 Md€ en 2030.
L’étude fournit également un tour d’horizon des pays où des cas d’usage emblématiques sont les plus avancés. La filière française des smart grids affiche une certaine avance par rapport à ses voisins européens notamment sur la conduite et l’exploitation des réseaux. La France est en effet dotée d’un écosystème smart grids solide et bien structuré autour de deux gestionnaires de réseau reconnus à l’international, de grands groupes industriels et de leaders mondiaux du numérique, ainsi que d’un tissu innovant de startups et PME de l’IT.
Les besoins en investissements dans les réseaux électriques et leur digitalisation, la Recherche et Développement de nouvelles technologies et dans le développement des compétences restent cependant très importants pour répondre aux besoins de croissance du secteur.